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À qui la faute ?

Une actualité de Anthony G.
Publié le 13/04/2023
Qui est responsable de la crise écologique en cours ? Les citoyens-consommateurs ? Les politiques ? Les riches ? L'Humanité dans son entièreté ? Faisons le point sur cette question qui divise.
En mathématiques, la résolution d'une équation nécessite l'identification d'au moins une des variables. En ce sens, le désir d'apporter des solutions aux problématiques environnementales en cours doit logiquement s'accompagner d'une désignation claire des facteurs, pour ainsi dire, un établissement des responsabilités.

Qui doit faire quoi ? Qui sont vraiment les pollueurs ? L'action individuelle peut-elle avoir un impact bénéfique si elle ne s'accompagne pas d'action collective, si elle n'est pas soutenue voire impulsée par les décisions politiques ?

Pour certains, les ultra-riches et les multinationales, en tant que gros pollueurs, sont majoritairement responsables de la catastrophe climatique en cours. Pour d'autres, l'individu consommateur multiplié par huit milliards est sans commune mesure la cause principale. Pour d'autres encore, l'inaction politique favorise l'inaction collective. Ces divers points de vue s'entrechoquent et chacun semble pointer l'autre du doigt.

La vérité ne se situerait-elle pas à la croisée de ces opinions contraires ? Le consommateur qui accuse l'entreprise ne serait-il pas la demande qui accuse l'offre ? Les multinationales ne feraient-elles pas porter de façon malhonnête la responsabilité sur les citoyens, avec la complicité de l'Etat ? Autrement dit : ne serions-nous pas tous responsables ?

Ces dichotomies riche/pauvre, entreprise/consommateur, élu/électeur apparaissent alors comme une impasse pour penser la crise écologique et ses éventuelles solutions. Chercher un coupable ressemble à chercher un bouc émissaire et s'apparente à une façon de mieux détourner le regard ou reporter ses responsabilités sur autrui.

Aujourd'hui, les débats autour de ces analyses des causes et des responsabilités s'étendent au questionnement du vocabulaire. Dans son dernier ouvrage, L'inexploré, Baptiste Morizot interroge en ce sens la pertinence du vocable anthropocène. Ce dernier aurait tendance, en accusant l'Humanité dans son entièreté, à faire fi des nuances et des inégalités. Pour autant, si remplacer l'essentialisant anthropocène par le plus précis capitalocène peut aider à dissiper un peu de confusion, est-ce suffisant pour initier des passages concrets à l'action ?

Ces nombreuses questions et tant d'autres sont au cœur de notre dossier ayant pour objectif d'explorer cette notion de responsabilité en contexte de crise écologique.

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Complément de lecture : https://www.cairn.info/revue-de-metaphysique-et-de-morale-2016-1-page-87.htm

À qui la faute ? : une question qui fait débat

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