Aux sources du féminin sacré se trouvent des courants aussi variés qu’anciens. La volonté de réaffirmer la puissance du féminin renvoie à la croyance en une déesse mère, dont les divers cultes à travers les époques auraient précédé celui des divinités masculines et conféré à la figure de la femme une dimension sacrée ; la Terre, la fertilité, la fécondité, la créativité ou encore le pouvoir en sont des thématiques récurrentes. On la retrouve par exemple liée à la notion d’Arbre-Monde, représentée dans le panthéon celte ou encore vénérée dans les croyances hindoues, notamment dans le shaktisme ; elle sera reprise bien plus tard par les mouvances néo-païennes, parmi lesquelles la Wicca. La quête de l’équilibre perdu entre les deux énergies trouve quant à elle un écho dans le taoïsme, recherchant l’harmonie entre la part féminine qu’est le Yin et la part masculine qu’est le Yang, inséparables et complémentaires.
À la lumière de ces inspirations, il est plus aisé de comprendre la place essentielle de certains éléments dans le cadre du féminin sacré : la nature, le cycle menstruel, le cycle lunaire, la sexualité en sont quelques uns des plus emblématiques. Mais cette approche séduit également par sa grande perméabilité à toute pratique pouvant s’inscrire dans la démarche qu’elle revendique : arts divinatoires, magie, sorcellerie, chamanisme, rituels, lithothérapie, méditation, yoga et autres pratiques constituent autant de moyens d’apprendre à être à l’écoute de soi, de développer son intuition, de cultiver sa créativité. Autrement dit, de redonner toute sa place à la puissance du féminin.