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Les coups de cœur des libraires

Coups de coeur Mollat
Il n'épargne ni lui, ni les autres, ni les lecteurs. Très beau roman.
Dans ce premier roman, l'humoriste Panayotis Pascot met en scène, comme le prolongement de son spectacle Presque, sa vie. Une autofiction poignante dans laquelle il évoque sans détour sa relation avec son père, la distance mise entre eux cause notamment d'une éducation virile fuyant l'expression des sentiments. Mais il est aussi question d'histoires d'amour. En effet, il nous décrit ses balbutiements amoureux, les maladresses avec les sentiments plus généralement : comment réussir à bien aimer, à bien faire avec les autres, avec ceux qu'on aime, comment avoir la bonne distance avec les gens (dans la proximité comme dans l'éloignement). On retrouvera malgré tout les traits humoristiques qui sont propres à Panayotis Pascot placés soigneusement au coeur de ce récit qui nous montre toute la difficulté du passage à l'âge adulte.
Survient aussi l'évocation de la dépression mélancolique vécue par l'auteur. Il la relate, à l'image de la totalité de l'ouvrage, de façon touchante dans un style efficace.

Il n'épargne ni lui, ni les autres, ni les lecteurs. Très beau roman.

La prochaine fois que tu mordras la poussière
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Une étude brillante dans laquelle Ann Marks présente le fruit de ses recherches au sujet d'une photographe devenue emblématique

Viviane Dorothy Maier est une photographe américaine. Née en 1926 et morte en 2009, sa production compte environ 150 000 photographies en noir et blanc et en couleur. Toute sa vie durant, elle travaille sur de nombreux sujets et son travail comprend aussi bien des autoportraits que des photos de villes, d'architectures, de rues, mais aussi et surtout des portraits pris sur le vif de ceux et celles qui les habitent, les traversent ou les hantent. Passionnée par sa discipline mais malheureusement condamnée à l’anonymat de son vivant, sa production ne fut découverte et valorisée qu’après son décès, aux alentours de 2010. 

Cette étude exhaustive permet de retracer le parcours de vie de l’artiste, de son histoire familiale complexe et tragique à son travail de nourrice, en passant par ses débuts dans la photographie jusqu’à sa consécration posthume. Très bien documentée, elle donne accès à de nombreuses photos d'archives inédites et offre une vision détaillée de ce qui caractérisait le travail de Vivian.  L’auteure s’attache également à évoquer certaines zones d’ombres de l’histoire de cette dernière, comme le destin de son grand-frère Carl ou celui de sa mère, Marie, des aspects qui n'avaient pas réellement été traités jusqu’alors dans les documentaires et travaux consacrés à la photographe.

Vivian Maier révélée : enquête sur une femme libre
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Après l'excellent Qu'est-ce qu'on mange ce soir ?, Anne Lataillade nous emmène au cœur du Sud-Ouest, dans cette région bien connue pour sa gastronomie variée avec son nouveau livre de cuisine, Papilles & Pupilles cuisine le Sud-Ouest.
Papilles & Pupilles est une célébration de la simplicité et de la qualité, où chaque repas est un voyage dans une région riche en histoire et traditions. Anne Lataillade nous offre dans son dernier ouvrage des recettes typiques et conviviales, de cette région marquée par une diversité de terroirs. Une ode aux produits naturels et aux plats réconfortants avec des recettes complètes qui mettent à l'honneur le Sud-Ouest. 
De l'emblématique salade de melon, au magret de canard et ses pommes de terre sarladaise jusqu'au coulant au chocolat et au piment d’Espelette, Papille & Pupille n'en finira pas de vous faire voyager et saliver. 
Les saveurs riches et authentiques de cette région enchanteront vos papilles à chaque bouchée !


Papilles & pupilles cuisine le Sud-Ouest
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Un voyage magistral dans le temps, à la recherche des racines d'une malédiction familiale confrontant l'histoire intime à l'Histoire en marche...
Dès la première page, l'assassin est connu : Diego Martin avoue avoir tué Martin Pearce. Le suspense du septième polar de Victor del Arbol va alors consister à dévoiler le mobile de ce meurtre de sang-froid…

Alors que sa situation personnelle et professionnelle laisse croire à une entière réussite (Diego est un professeur réputé de littérature, marié depuis de nombreuses années avec Rebeca), le lecteur sait bien que ce n'est qu'une illusion, tant il tient à cacher l'histoire de sa famille qui, selon lui, est à l’origine de son passage à l’acte. Un récit tragique qui se rappelle douloureusement à lui lorsqu'il apprend que son père vient de décéder après vingt ans d’absences/ de rupture de relations/liens. Diego le déteste tellement que ce père n'aura pas de prénom, secret tenu jusqu’au dernier mot du roman comme une délivrance finale. Malgré la haine, la mémoire se met en marche et raconte trois générations (Diego, son père et son grand-père Simon) pour rendre compte d'un passé qui ne passe pas, de vengeances transmises de pères en fils mais qui témoignent aussi d’un déchirant besoin d’amour et de paix.

Comme les inoubliables “La tristesse du samouraï” et “Toutes les vagues de l’océan”, lire “Le fils du père”, c'est se plonger dans les tréfonds de l'âme humaine, à la recherche des secrets, mensonges et non-dits qui transforment les victimes en bourreaux, répétant le même cycle de violences. Ce roman noir interroge la possibilité de rompre la chaîne fatale : lire jusqu’à l’obsession les philosophes et les écrivains reste alors pour Diego le seul refuge “car c’était un endroit où le Mal ne pouvait m’atteindre”. Même si “tout ne peut pas être expliqué, et encore moins compris”, écrire devient la seule boussole vitale, donnant un possible sens au chaos du monde.
Le fils du père
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Voici un nouveau roman d'anticipation écologique, coup de cœur !
Un premier volet maîtrisé où l'on suit trois frères se retrouvant seuls après la disparition de leur père en pleine catastrophe. Alors que le monde semble être plongé dans une nuit éternelle (accident nucléaire, pollution ?), les trois frères organisent leur survie et doivent affronter différents dangers. Raconté par le jeune frère du milieu, le ton est un peu décalé, chose à la fois surprenante et agréable, et les personnages, aux personnalités précises, sont très attachants.
Black cloud. Vol. 1. Le royaume
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Un roman de SF écologique original !
Ce livre se lit vraiment facilement et nous embarque dans une folle aventure où deux peuples doivent essayer de trouver une solution pour leur survie, malgré la guerre ancestrale qu'ils se livrent. Les personnages sont très attachants, l'univers n'est pas manichéen, et l'on prend plaisir à suivre et imaginer ce futur malheureusement plausible, ses personnages et leurs évolutions, et les révélations successives qui nous tiennent en haleine.
Sol
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L’automne arrive à grands pas avec son lot d’envies culinaires ! Quoi de mieux que l’univers de J.R.R. Tolkien pour inspirer nos assiettes ?
Les Recettes de la Terre du Milieu nous proposent tout un menu à l’image du hobbit qui sommeille en nous ! Revisitant les passages les plus épiques de l’univers du Hobbit et du Seigneur des anneaux, les secrets de la recette du pain elfique, de la soupe du Poney Fringant ou encore du chocolat chaud du Vieux Touc vous seront enfin dévoilés.
Testé et adoré, un beau livre idéal pour une soirée cosy devant les aventures de nos héros courageux et surtout très gourmets !
Recettes de la Terre du Milieu : de Hobbiteville au Mordor : 60 recettes inspirées par Le seigneur des anneaux
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Et si la grossesse, par le vécu qu’elle propose, permettait une réappropriation du corps des femmes ? Immersion dans une maternité pour Camille Froidevaux-Metterie qui étudie dans son nouvel essai le corps enceint d’un point de vue philosophique et sociétal.
En étudiant la grossesse, la philosophe rappelle qu’elle ne cherche pas à valoriser celle-ci comme étape incontournable dans le vécu d’une femme. Elle souhaite plutôt revenir aux sources de ses questionnements intimes : le féminisme et la maternité. “Cette enquête restitue donc l’expérience vécue de la grossesse en ce qu’elle est écartelée entre la soumission aux injonctions héritées de l’histoire patriarcale et l’aspiration à la réappropriation de nos corps enceints.”

Pour son enquête, Camille Froidevaux-Metterie a réalisé des entretiens au printemps 2021 avec 28 femmes pendant leur dernier trimestre de grossesse, au sein de la maternité Bichat (Paris) ou à leur domicile. Ces échanges ont révélé que les injonctions autour du corps enceint sont loin d’avoir disparu ! Que ce soit le jugement autour de la prise de poids, celui sur les couples queer qui ont décidé de faire famille autrement ou encore le tabou du post-partum.
L’étude de la grossesse permet par ailleurs à la philosophe de revenir sur la pensée de Simone de Beauvoir qui pensait la maternité comme une aliénation. Camille Froidevaux-Metterie préfère la théorie d’Iris Marion Young, une philosophe féministe américaine, qui théorise plutôt la grossesse comme une réconciliation possible avec son corps.

Dans Un si gros ventre, l'autrice affirme ainsi que le corps enceint est un corps sujet d’un point de vue philosophique. La grossesse fait partie de la “singularité irréductible de toute expérience vécue de la corporéité”.

“L’expérience vécue du corps enceint se trouve être simultanément négative et positive, aliénante et libératrice, objectivante et subjectivante”.

Un livre qui redonne la part belle aux femmes enceintes et à l’expérience vécue de la corporéité féminine.
Un si gros ventre
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Un roman brillant et truculent où Juan découvre la méchanceté et l’abjection humaine.
En pleine Inquisition espagnole, le jeune Juan de Figueras pense dédier sa vie à la prêtrise, un beau futur dévoué à Dieu et à son Oeuvre. Pourtant, lorsqu’il franchit les portes d’un collège miteux et où la bassesse est de mise (que ce soit de la part des élèves ou des professeurs), ses envies vacillent. De plus, le voilà traité de marrane en permanence, nom donné aux Juifs convertis de force mais toujours fidèles à leur religion. Juan ne comprend pas, sûr d’appartenir à une bonne famille de vieux chrétiens.

D’abord naïf face au mensonge, au vol et à la traîtrise, Juan s'endurcit et nous conte ses mésaventures et ses désillusions comme dans un journal intime. Lorsqu’il quitte le collège et tente de repartir à Séville chez les siens, le chemin est long, très long… Un chemin où il découvre davantage l'avilissement humain, qui touche toute la société : les grands de ce monde, les religieux, les Inquisiteurs, les “bons et vieux” chrétiens, etc. Dénonçant l’hypocrisie qui l’entoure, il devient pourtant lui aussi un être double et ambigu, devenu méfiant à force d’avoir trop donné sa confiance, voleur car les autres le volent, fourbe malgré ses idéaux humanistes d’enfant.

Voilà un roman incroyable : pittoresque, étonnant, drôle et grinçant, avec une narration superbe. Jean-Pierre Gattégno ne tombe jamais dans l’apitoiement ou le pathos, même lorsqu’il décrit des êtres humains perfides et sans morale ; il signe ici un texte inoubliable avec un héros devenant le roi des escroqueries en tout genre !
Les aventures de l'infortuné marrane Juan de Figueras
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Avec son talent de conteuse hors-pair, Louise Erdrich raconte la lutte de son peuple pour la préservation de ses droits !
Dakota du Nord, 1953, le gouvernement américain met alors en place sa politique d'assimilation des Indiens : la citoyenneté contre leur identité. Tour à tour, Thomas, Pixie et Wood Mountain, amérindiens Chippewa, vont chacun à leur manière se battre contre le pouvoir établi et tout faire pour que les leurs survivent.  
En montrant le meilleur et le pire de l'Homme, Louise Erdrich nous livre une histoire bouleversante à propos d'un pan de l'histoire américaine trop peu abordé.
Celui qui veille
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Coup de coeur pour le récit très vivant de Grégoire Kauffmann à la fois chronique passionnante des années 80 et récit intime et bouleversant !

Grégoire Kauffmann a 12 ans quand son père  le journaliste Jean-Paul Kauffmann est enlevé au Liban avec le chercheur Michel Seurat. La captivité durera 3 ans. C’est la durée de cette captivité (de la nouvelle de l’enlèvement au retour de son père) que l’auteur choisit de raconter au travers d’un récit fruit de souvenirs personnels et d'une minutieuse recherche d'archives exhumées du comité des Amis de Jean-Paul Kauffmann (fondé dès 85 et qui rassembla des intellectuels de tous bords hormis le FN).  Plusieurs fils narratifs s’entremêlent pour aborder cet événement intime et politique, drame personnel et collectif.

L’intime c’est l’absence du père, l’angoisse, le vide. C’est aussi la figure de la mère :  figure féminine d'exception, militante infatigable. Mais l’intime, c’est aussi l’adolescence avec ses soucis et ses préoccupations amoureuses ou encore vestimentaires qui attestent que la vie continue malgré tout. 

Le politique, ce sont les années 80 et plus spécifiquement de 85 à 88 décrites avec finesse et acuité. Les personnages politiques de l'époque prennent vie sous la plume de l'auteur, et le lecteur est réellement immergé dans la vie politique française de ces années-là avec un regard mordant dont ne se départ jamais l’auteur. Nous sommes en France à un moment charnière et palpitant : Francois Mitterrand s’apprête à perdre les élections, la cohabition avec la droite va débuter. Le pays connaît les grandes manifestations étudiantes de 86, le militantisme antiraciste. Le lecteur est également transporté dans les coulisses des négociations secrètes et des tractations diplomatiques qui finiront par mener à la libération de l'otage. 

L’exposition médiatique de la famille évoquée sans cesse dans le récit pose aussi cette question épineuse de l’intime et du politique : si les médias télévisés et la presse omniprésentes jouent un rôle évident de soutien pour leur confrère enlevé, c'est aussi la surproduction d’images et d'articles en lien pour la fameuse course à l’audimat qui est soulevée. 

Au-delà de la chronique passionnante des années 80, c’est un récit bouleversant sans complaisance que nous livre un auteur qui ne manque jamais d’humour et qui nous régale par une écriture rythmée et extrêmement vivante. Coup de coeur ! 

L'enlèvement
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A travers son parcours personnel, Anne Papas nous fait découvrir les coulisses d'un métier essentiel : celui d'infirmier.e dans le secteur hospitalier.
Vocation, formation, premières prises en charge, relation soignant-soigné, conditions de travail, défaillances d'un système : l'autrice retrace sa trajectoire et nous partage sans fard son expérience dans les différents services où elle a exercé. Un témoignage édifiant et émouvant !

Entre grandes joies et réelles difficultés, Anne Papas dresse un tableau tout en nuances de ce métier passion encore trop peu valorisé, et livre une vraie réflexion sur sa pratique professionnelle.

Une immersion au cœur d'une profession sous tension, et un très bel hommage à celles et ceux qui font l'hôpital public.
Astreintes : chroniques d'une vie d'infirmière
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