Son nom restera à jamais lié aux mythiques séries documentaires Cinéastes de notre temps (1964-1972) puis de Cinéma, de notre temps (1989-2016). Il a constitué avec Janine Bazin, une magnifique collection de portraits de cinéastes réalisés par d'autres cinéastes (Carl Th . Dreyer par Eric Rohmer, Pasolini l'enragé par Jean-André Fieschi, Jean Renoir par Jacques Rivette ou Hou Hsaio-Hsien par Olivier Assayas...) dont certains sont devenus des classiques tel le Tarkovski de Chris Marker, le John Cassavetes (1969) réalisé par Hubert Knapp et André S. Labarthe ou évidemment Le Dinosaure et le bébé (1967), le dialogue en 8 parties entre Fritz Lang et Jean-Luc Godard.
En 1956, André Bazin l'invite à intégrer la rédaction des Cahiers du Cinéma. Grand critique, iconoclaste, profondément original, il sera, au sein de la revue, le grand défenseur d'un Antonioni, Bunuel ou d'un John Cassavetes. Il défendra évidemment les cinéastes de la Nouvelle Vague (Godard, Chabrol et Rivette, surtout) mais aussi un cinéaste aussi iconoclaste que Jean-Luc Moullet. Il fut aussi acteur, effectuant de courtes apparitions, dans A bout de souffle, Vivre sa vie, Allemagne 90 neuf zéro de Jean-Luc Godard, L'Amour Fou de Jacques Rivette ou Tournée de Mathieu Amalric. Il collabora aussi à la mythique émission Cinéma, Cinémas sur Antenne 2.
Grand lettré, surréaliste dans l'âme, amoureux de Lautréamont, féru de psychanalyse, passionné par l'art sous toutes ses formes, d'une curiosité insatiable, André S.Labarthe a réalisé aussi des portraits de peintres (Lichtenstein, Antoni Tapiès), d'écrivains (Philippe Sollers, Antonin Artaud, Georges Bataille), de danseurs (Il fit, à travers sa série La danse au travail (1987-1993), le portrait de cinq grands danseurs, chorégraphes (Sylvie Guillem, Patrick Dupond,William Forsythe, John Neumeier et Ushio Amagatsu)...
Voici une petite bibliographie pour mieux connaître le singulier André S.Labarthe :