Dans l’étouffante chaleur australienne, Amélia occupe un poste de maquilleuse funéraire. Lasse d’un quotidien peu palpitant, la jeune femme se complait le soir venu dans un ballet de relations sexuelles ephémères avec différents hommes rencontrés sur les applications de rencontre.
Dû à sa proximité avec les personnes défuntes, Amélia n’aborde pas la question du deuil et de la mort de la même manière que le commun des mortels. Nombreuses sont les personnes venant au funérarium pour rendre un dernier hommage à l’être disparu, la contempler, lui offrir une dernière douce parole, se remémorer… Une habitude pour Amélia, c’est son travail, elle l’aime et cette symphonie lui est des plus familières.
Mais que se passe t-il le jour où nous nous retrouvons de l’autre côté de la barrière ? C’est l’expérience que va faire la jeune femme le jour où sa mère va malheureusement être la victime d’une chute qui lui sera fatale. Comment aborder sa tristesse ? Comment l’accueillir et faire son deuil ? Quelque chose ne va pas chez Amélia, sa tristesse est trop complexe et son esprit chamboulé. Dans un geste égoïste et de détresse, la jeune femme décide de se rendre en Tasmanie chez son père biologique. Une fois sur place, notre héroïne sera plus que jamais en proie à ses démons intérieurs. Ne souhaitant que souffrir pour oublier sa peine, elle commence à s’intéresser de très près au monde du BDSM…
Premier roman de l'auteure australienne Ella Baxter, Une créature de douleur se révèle être un récit de genre des plus passionnant, intriguant et paradoxalement, vivant.
Allant à l’encontre des standards littéraires actuels, l’auteure dépeint avec force et simplicité un univers qui s'effondre peu à peu autour d’une jeune femme perdue, plongée dans une spirale de tristesse qu’elle ne sait comment remonter.
L’une des grandes forces du roman réside dans ses deux sujets abordés intrinsèquement liés que sont la mort et la sexualité. Jamais dans la provocation, le voyeurisme ou la vulgarité, Ella Baxter propose une sorte de Eros et Thanatos moderne où le monde d’Amélia n’est rythmé qu’au son de la mort et de l’amour, ici sexuel.
Se désignant comme une créature à deux têtes, incapable de sentir son propre corps par elle même, l’héroïne se lance dans une quête personnelle, celle de sa renaissance au prix de quelques déconvenues et surprises qui feront d’elle, au fil de son odyssée, une créature de douleur avant de glisser vers quelque chose de plus profond, de plus personnel, de plus beau.
Un premier roman certes, mais un grand roman.
Nous sommes en Roumanie en 1989 et le dictateur Nicolae Ceausescu est au pouvoir depuis 1974. Cristian, 17 ans, s’efforce de vivre son adolescence en toute insouciance, mais dans un monde où la pauvreté et la privation de libertés sont devenues banalités, cela s’avère difficile. C’est alors qu’il est approché par la Securitate, la police secrète gouvernementale qui souhaite faire de lui, un informateur du pouvoir… Une lecture glaçante mais importante !
Un roman social qui analyse les relations malsaines des habitants d’un petit quartier privé, en mettant en scène différents personnages tous animés par la jalousie qu’ils ont les uns envers les autres.
Ashley Audrain à travers une écriture froide et une atmosphère pesante, met en place des enjeux aux dimensions démesurées dans l’esprit des personnages, en conflits permanents d’ego et d’apparences, qui n’hésitent pas à jouer sur le mensonge et la manipulation pour dominer leur petit monde.
Nous sommes donc partagés entre le plaisir obscène d’observer les interactions des personnages, et le choc face aux drames du récit qui nous éjectent hors des vanités de ce petit monde.