« Il y avait toujours eu, sur la planète du petit prince, des fleurs très simples, ornées d’un seul rang de pétales, et qui ne tenaient point de place et qui ne dérangeaient personne.» , écrit Saint-Exupéry en 1943. Quatre-vingt ans plus tard, l’artiste Olivia Molnàr et l’auteur Aldwin Raoul nous proposent un ouvrage poétique afin de retracer l’histoire de ces végétaux discrets et silencieux, qui poussent dans le béton et se frayent un chemin dans les recoins des cours d’immeubles ou les replis de trottoirs. L’Atlas des plantes de mauvaise vie fait l’inventaire des noms et des appellations dont ont été affublés une trentaine des figurantes bien connues de l’histoire de notre flore. Ainsi le coquelicot fut surnommé Rose de Cochon pour sa capacité à pousser à côté des champs de bataille et sa couleur écarlate qui rappelait celle du sang, la datura stramoine, qui produit des bouffées délirantes, fut aussi appelée L’Herbe des sorciers et la grande chélidoine L’Herbe aux boucs à cause de son odeur désagréable lorsqu'elle est fraîche.
Chacune des séries de sobriquets jouxtent de très belles illustrations en papier découpé et nous plongent dans des pans d’histoire bien connus, dans des extraits de légendes ou bien dans des anecdotes étranges. Après la lecture de cet « herbier de l’infra-ordinaire », vous ne verrez plus ces discrètes résidentes de nos villes de la même façon !