Viviane Dorothy Maier est une photographe américaine. Née en 1926 et morte en 2009, sa production compte environ 150 000 photographies en noir et blanc et en couleur. Toute sa vie durant, elle travaille sur de nombreux sujets et son travail comprend aussi bien des autoportraits que des photos de villes, d'architectures, de rues, mais aussi et surtout des portraits pris sur le vif de ceux et celles qui les habitent, les traversent ou les hantent. Passionnée par sa discipline mais malheureusement condamnée à l’anonymat de son vivant, sa production ne fut découverte et valorisée qu’après son décès, aux alentours de 2010.
Cette étude exhaustive permet de retracer le parcours de vie de l’artiste, de son histoire familiale complexe et tragique à son travail de nourrice, en passant par ses débuts dans la photographie jusqu’à sa consécration posthume. Très bien documentée, elle donne accès à de nombreuses photos d'archives inédites et offre une vision détaillée de ce qui caractérisait le travail de Vivian. L’auteure s’attache également à évoquer certaines zones d’ombres de l’histoire de cette dernière, comme le destin de son grand-frère Carl ou celui de sa mère, Marie, des aspects qui n'avaient pas réellement été traités jusqu’alors dans les documentaires et travaux consacrés à la photographe.
Le livre est structuré par une alternance de photos en couleur imprimées sur papier blanc, de textes issus d’archives, de retranscriptions d’entretiens oraux, d’écrits du photographe et d’autres photos, issues de vidéos, qu’il scanne à partir de cyanotype.
Le travail de Julien Coquentin est davantage tourné vers l’envie d’éprouver la présence du loup, d’en “déceler la trace” plutôt que de le voir.
Il met en lumière un certain nombre d’archives dont une lettre du Préfet de l’Aveyron adressée aux différents Maires du département datant de 1807. Dans cette lettre est indiquée comment empoisonner loups, renards, fouines à l’aide d’un poison : la noix vomique. Il y a une autre archive portant le nom de “RAGE”qui date de 1851. La rage était transmise par morsure de chiens dans la majorité des cas et parfois de loups, même si de nos jours la France est indemne de la rage, on peut comprendre en partie pourquoi le loup est resté dangereux dans l’imaginaire de beaucoup de personnes.
Le photographe échange également avec Nicolas Bidron qui s’est vu proposé, par l’Office Français de la Biodiversité, une mission visant à récolter des données sur le loup. En fin d’entretien Nicolas Bidron dit : “Placer l’homme de manière systématique au-dessus de l’animal ne me convient plus. Nous nous trompons de posture et de lutte. Nous appartenons à ce sauvage que nous combattons tant. Nous n’avons pas à le réguler pour notre propre organisation. Essayons plutôt de le comprendre et d’harmoniser la coexistence.”
Julien Coquentin signe un très beau livre édité par Lamaindonne.
Moriyama, né en 1938, est l'un des grands maîtres de la Street photography. Il fut l'assistant du grand Eikoh Hosoe sur la célèbre série Barakei avec l'écrivain Mikio Mishima en 1961. Il entame sa carrière de photographe indépendant à partie de 1964. Il rejoint en 1968, le mouvement PROVOKE lors de la deuxième édition de la revue éponyme. Il crée en 1972 une revue qui tient à la fois du journal intime, du fanzine et du photo-journal, RECORD que les éditions Textuel rééditent sous forme d'un somptueux fac-similé complet des 30 premiers numéros sous coffret. Tout le génie du photographe éclate dans ses fiévreuses images, saturées, granuleuses, fortement contrastées, brutes, floues, sales, aux cadrages singuliers. Daido Moriyama qui se compare lui-même à un chien errant est un photographe rôdeur, chasseur qui saisit une réalité crue que l'on ne voit pas ou que l'on préfère oublier. Toute l'oeuvre du grand photographe est la célébration de cette beauté urbaine et sauvage.