« Il y avait toujours eu, sur la planète du petit prince, des fleurs très simples, ornées d’un seul rang de pétales, et qui ne tenaient point de place et qui ne dérangeaient personne.» , écrit Saint-Exupéry en 1943. Quatre-vingt ans plus tard, l’artiste Olivia Molnàr et l’auteur Aldwin Raoul nous proposent un ouvrage poétique afin de retracer l’histoire de ces végétaux discrets et silencieux, qui poussent dans le béton et se frayent un chemin dans les recoins des cours d’immeubles ou les replis de trottoirs. L’Atlas des plantes de mauvaise vie fait l’inventaire des noms et des appellations dont ont été affublés une trentaine des figurantes bien connues de l’histoire de notre flore. Ainsi le coquelicot fut surnommé Rose de Cochon pour sa capacité à pousser à côté des champs de bataille et sa couleur écarlate qui rappelait celle du sang, la datura stramoine, qui produit des bouffées délirantes, fut aussi appelée L’Herbe des sorciers et la grande chélidoine L’Herbe aux boucs à cause de son odeur désagréable lorsqu'elle est fraîche.
Chacune des séries de sobriquets jouxtent de très belles illustrations en papier découpé et nous plongent dans des pans d’histoire bien connus, dans des extraits de légendes ou bien dans des anecdotes étranges. Après la lecture de cet « herbier de l’infra-ordinaire », vous ne verrez plus ces discrètes résidentes de nos villes de la même façon !
Voici un livre sur les oiseaux qui a de quoi vous surprendre. Un ouvrage impertinent qui s’attaque, en douceur, rassurez-vous, à nos amis à plumes. Car derrière son sarcasme et ses quolibets, Matt Kracht dissimule bien mal une véritable passion pour l’ornithologie.
Notre auteur est le meilleur ennemi des oiseaux : il adore les détester, à tel point qu’il a parcouru le monde pour les observer. Le résultat de ses examens se retrouve dans ces pages sous une plume effrontée.
Vous remarquerez que chaque volatile est affublé d’un sobriquet évocateur, en témoignent la sittelle cinglée, le cormoran déplaisant, le torcol ridicule ou encore le jardinier démoniaque. S’ensuit une description railleuse piquée d’anecdotes saugrenues qui ne sont finalement rien d’autre que la démonstration de longues heures d’admiration, ce que confirment les nombreux croquis en couleur.
Quelques conseils en fin d’ouvrage feront de vous le meilleur des observateurs et vous inciteront à prendre vos crayons pour, à votre tour, portraiturer ces créatures.
Un livre irrévérencieux, à placer entre les mains des amoureux d’oiseaux dotés d’un bon sens de l’humour, car qui aime bien châtie bien.