Ces femmes-là se nomment Dorian, Julianna, Essie, Marella, Anneke. Ce sont cinq héroïnes invisibles car issues des minorités noires ou latinas qui ont en commun de survivre dans un quartier mal famé de Los Angeles qu'elles arpentent en quête de fric, de drogue, de sexe.
Dépossédées du rêve américain, elles règnent sur la ville qui leur appartient, en incarnent tous les désirs et les tourments. En 1999, treize jeunes femmes prostituées ont été retrouvées mortes et abandonnées dans des ruelles, la gorge tranchée et un sac plastique sur la tête. Lecia fut la dernière de cette longue liste qui, à l'époque, n’avait pas ému la police restée passive. Et comme le tueur s’est brusquement arrêté après elle, il n’y a pas eu d’enquête, puisque personne ne s'intéresse à “ces femmes-là” sauf Dorian, sa mère, qui n’a jamais renoncé à retrouver l'assassin de son enfant.
En 2014, soit quinze ans plus tard, d'autres filles sont assassinées de la même manière et Dorian se sent suivie, menacée. Qui va enfin l'écouter et arrêter le tueur en série de West Adams?
Esmeralda, dite Essie, lieutenante de police de la brigade des Moeurs d'origine latino-américaine, va accepter de recueillir des témoignages, croire les survivantes et décider d’enquêter envers et contre tous. Selon elle, "ce qui compte, ce n’est pas qui l’a assassiné mais qui elle était”. Découvrir le lien entre tous les meurtres de Lecia, mais aussi d'Ophelia, de Julianna, de Kathy, est le seul moyen de re-donner à ses soeurs leur identité et leur dignité perdue.
Au-delà de l'intrigue policière qui tient en haleine jusqu'à la fin, Ces femmes-là est avant tout un roman noir d'une incroyable puissance de rythme et de style, qui nous prend aux tripes, nous bouscule, nous dérange. Tour à tour, ces cinq voix vont nous prendre à partie, nous lecteurs, qui ne pouvons les lâcher à notre tour. De victimes, "ces femmes-là constituent un chaos d'une puissance redoutable" et deviennent des êtres définitivement inoubliables.