Figure emblématique du monde journalistique, visage de la CFDT, il laisse derrière lui une vie de passion pour le journalisme et l’histoire des gauches. Après son passage à l’ENS en 1959, il est mobilisé pendant la guerre d’Algérie : cela éveille en lui des convictions anti-impérialistes et un vif intérêt pour l’histoire des totalitarismes. Il entre alors au CNRS et mène ses recherches autour du syndicalisme révolutionnaire, tout en restant profondément attaché à l’humanisme chrétien. Proche de Jacques Ozouf et de Michel Winock, il publie son premier ouvrage en 1965 “Clémenceau briseur de grèves”, alors qu’il enseigne l’histoire et le journalisme à Vincennes. Militant à l’UNEF et au PS, il collabore à plusieurs revues dont “Le mouvement social” et “Esprit”. Ami de Michel Rocard, il passe Mai 68 au bureau de la CFDT et participe aux discussions à la Sorbonne. Universitaire, il entame également sa carrière de journaliste en devenant éditorialiste et pilier du “Nouvel Observateur” : il entre par la suite dans de nombreux médias, comme France culture, Marianne ou Le Figaro. Jacques Julliard laisse ainsi un travail de référence sur la cartographie des gauches politiques, “Les gauches françaises, 1762-2012 : figures et paroles” (champs).