Dans Bandes originales de Jean-Vic Chapus vous pourrez retrouver une sélection précise de compositions musicales qui ont marqué le monde du cinéma, de la série mais aussi du jeux vidéo.
Composé de petits encarts richement détaillés sur les différentes BO présentes au sein de films, séries et jeux vidéos, le travail de nombreux compositeurs est mis en avant.
Ici nous vous invitons donc à découvrir les autres facettes des compositeurs cités dans les pages de l’ouvrage Bandes originales. Des facettes présentes dans le livre donc vous ne serez pas trop dépaysé par votre périple au sein de nos lignes.
Hans Zimmer, ici cité pour son travail sur Gladiator de Ridley Scott, Interstellar de Christopher Nolan ou encore The Dark Knight : Le Chevalier Noir du même Nolan, est également reconnu pour son travail de musicien sur certains opus de grandes séries vidéoludiques. Comme contribution majeure nous pourrions vous parler de son apport à la saga Call Of Duty dans l’opus Modern Warfare 2 (qui encore aujourd’hui est, avec Modern Warfare 2019, le meilleur opus de la série et un exemple en matière de narration et de scénario de jeu d’action). Petite anecdote, le comparse de Zimmer, Harry-Gregson Williams avec lequel il avait travaillé sur la BO du très sympathique The Rock de Michael Bay, est quant à lui responsable de la composition sur le précédent opus de Call Of Duty, sur Modern Warfare premier du nom. Modern Warfare 2 a su s’imposer très rapidement dans l’imaginaire collectif grâce à sa BO. En témoigne le nombre de memes sur internet dans lesquels sont présents le morceau Estate Betrayal (quand les personnages de Ghost et Roach se font assassiner par le général Shepherd) lorsqu’un moment triste survient. Mais également le morceau Protocol (lorsque Soap et le Capitaine Price traque le général Shepherd en zodiac sur les rivières afghanes) s’imposant sur des clips internet se voulant ouvertement épiques ou spectaculaires.
Et autre travail fort de Hans Zimmer dans la sphère du jeux vidéo avec Crysis 2. Magnifique BO ayant tout compris à l’ambiance anxiogène et menaçante du jeu, la bande originale atteint son paroxysme lors de la scène final du jeu, avec le morceau Epilogue, lorsque Alcatraz/Prophet (pardon pour le spoiler) se relève des ruines du vaisseau alien tombé suite à la bataille de central park.
Autre magnifique incursion dans le monde du jeux vidéo, celle de Trent Reznor. Dans l’ouvrage il est cité comme le compositeur, lui et son compère Atticus Ross, des scores de The Social Network de David Fincher (le film est un immanquable et le morceau Intriguing Possibilities est très certainement le meilleur de l’album) mais aussi de la série télévisée faisant suite à Watchmen (la fresque épique de Zack Snyder, ou le comic book d’Alan Moore et Dave Gibbons à vous de voir) sobrement intitulée Watchmen.
Ici nous pourrons vous conseiller deux autres visions de l’artiste. Avec d’une première part les thèmes de Quake I du studio ID Software (pères fondateurs du FPS avec Wolfenstein 3D et ce qui encore aujourd’hui une des séries de jeux les plus cultes jamais faite nous avons cité DOOM). Les morceaux de la BO de Quake sont en accord avec la dimension métal et grunge que le studio de développement voulait inculquer au jeu, et c’est à juste titre que Reznor compose les musiques du FPS de ID avec son groupe Nine Inch Nail (groupe de métal industriel américain fondé en 1998).
Puis nous pouvons retenir le featuring opéré par Reznor et Ross avec la chanteuse Karen O sur la reprise de Immigrant Song pour le générique d’ouverture de Millenium : les hommes qui n’aimaient pas les femmes de David Fincher.
Autre compositeur de génie avec Kenji Kawai, responsable de l’incroyable OST de l’anime Ghost in the shell. Le chef d’orchestre japonais se sera également illustré (dans le mauvais sens du terme pour cette fois) en composant les musiques de l’effroyable long métrage Samouraïs de Giordano Gederlini où un mystérieux samouraï immortel se sert du commerce de jeu vidéo pour se transformer en arme (oui le scénario est complètement absurde, avec en prime la présence de Omar Sy n’échappant pas aux lignes de dialogues légèrement racistes chères aux années 2000). Mais Kenji Kawai est également connu pour avoir donné du son au film d’animation Resident Evil Vendetta ou les bras puissants et musclés de Chris Redfield font équipe avec le brushing impeccable de Leon S. Kennedy. Avec ces deux exemples nous pouvons donc voir qu'en plus de l’animation, Kenji Kawai reste très proche de compositions en lien avec la sphère du jeu vidéo.
Le cinéma et la télévision possèdent une frontière qui se fait de plus en plus floue depuis quelques années, notamment avec l’ère des séries HBO avec des séries comme Frères d’armes (une véritable pépite), Oz, The Wire ou encore True Detective. Et il n’est pas rare de voir certains compositeurs passer du petit au grand écran. Prenons l’exemple de Tyler Bates, ayant oeuvré sur la trilogie John Wick (qui avec les 3 derniers Mission : impossible sont très clairement les meilleurs films d’actions de ces 10 dernières années haut la main) et qui en 2017 a travaillé comme compositeur sur la saison 1 de Marvel’s The Punisher avec, notamment, le score du générique rendant un bien bel hommage au justicier expéditif de chez Marvel.
Enfin, toujours dans cette démarche de passage entre plusieurs médias, nous pouvons citer le génie de la composition : Ramin Djawadi. Dans l’ouvrage de Jean-Vic Chapus, Djawadi est plus ou moins cité pour son travail sur la série HBO Game of Thrones, mais notre cher ami allemand s’est également illustré en travaillant sur des longs métrages comme avec les scores épiques et gonflés aux stéroïdes de Pacific Rim de Guillermo Del Toro (un actionner SF jouissif aidé par une mise en scène intelligente), les thèmes inquiétants, mélancoliques et accrocheurs du chef d’oeuvre télévisuel qu’est Person of Interest ou encore l’OST de l’excellente adaptation en série de Jack Ryan avec John Krasinski (le bon Jim de The Office).
Et troisième corde à son arc, Ramin Djawadi a également composé pour la sphère du jeu vidéo en signant les scores de Medal of Honor 2010 et Medal of Honor Warfighter (bien que inégaux les deux titres ont au moins le mérite de nous proposer pour la première fois un conflit moderne dans la saga) mais surtout une partie des musiques de System Shock II qui, pour l’apparté, sera une immense source d’inspiration pour le futur jeu BioShock de 2K Games (qui reste encore aujourd’hui un chef d’oeuvre de gameplay, de game design, de narration et de design).
Avec ces différents exemples nous aurons tenté de vous montrer que certains des plus grands compositeurs de notre temps possèdent plusieurs casquettes pour le plus grands plaisir de nos oreilles de consommateurs d’images. Nous vous invitons donc à vous plonger dans les différentes oeuvres que nous vous avons partager, en plus de découvrir celles citées dans le très bon Bandes originales de Jean-Vic Chapus.
Le cinéma est un art de l’illusion, du subterfuge, et l’un des cinéastes l’ayant le mieux compris est sans aucun doute Christopher Nolan.
Cinéaste optant pour l’intervention fréquente du fantastique et du scientifique dans le réel, Nolan s’est imposé en quelques années comme un véritable magicien de la pellicule.
Retour sur quelques-uns des travaux les plus fameux du cinéaste et sur son obsession pour le réel et sa manipulation.
Son premier tour de force comme manipulateur de la vérité se manifeste en 2000 avec la sortie de Memento.
Véritable ovni filmique à la narration particulière, dans Memento nous suivons le personnage de Leonard Shelby (interprété par Guy Pearce), un homme incapable de se fabriquer de nouveaux souvenirs suite à un choc à la tête survenu le soir de l’assassinat de sa femme.
Le métrage est construit à l’envers, la dernière scène du film étant la première dans la chronologie des événements, et nous montre que Shelby s’est déjà venger du meurtre de son épouse mais, comme toutes les péripéties qu’il aura traversé le long du film, l’a subitemment oublié.
Véritable labyrinthe mémoriel imprimé sur pellicule, Memento se démarque des autres thrillers psychologiques de l’époque de part sa construction fragmentée et son double sens de lecture littérale qui nous présente Leonard Shelby comme, d’une première part, un homme blessé avide de réponse et de vengeance et ensuite comme un assassin malade oubliant chacun des pas faits l’ayant amené à la vérité.
En 2006, Nolan effectue une courte pause avec Le Batman pour se consacrer à Le Prestige, film se concentrant sur la rivalité qui oppose deux magiciens à la fin du XIXème siècle.
Christian “Batman” Bale et Hugh “Wolverine” Jackman incarnent respectivement Alfred Borden et Robert Angier. Les deux hommes, autrefois amis, sont en compétition pour réussir le tour de magie parfait, celui de l’homme transporté. Manipulant la réalité grâce à la science, toute l’intrigue du film tourne autour de la découverte d’une vérité dépassant les frontières du réel (Fox Mulder aurait été fier).
En 2010 le réalisateur signe ce qui est sans doute son chef d'œuvre avec Inception.
Dom Cobb (Leonardo DiCaprio) est un cambrioleur d’un nouveau genre. A la solde de grandes compagnies, il pratique l’espionnage industriel à l’aide d’une “dream machine” lui permettant alors de se connecter au subconscient de ses cibles pour subtiliser certains secrets. Accusé du meurtre de sa femme, Cobb se voit proposer un ultime casse pour ainsi pouvoir laver son nom et rentrer auprès de ses enfants. Pour monsieur Saito (l’immense Ken Watanabe), Dom doit distiller dans l’esprit de Robert Fisher l’idée de démanteler l’empire industriel de son père pour ainsi laisser le champ libre à la société de Saito.
Le rêve et le subconscient sont les terrains de jeu de Cobb et de son équipe de voleurs de haut vol.
Manipulation de la vérité, des souvenirs et des rêves, Inception est un travail sur la perception du monde qui nous entoure, que nous fantasmons ou que nous imaginons. Thriller d’action et d’espionnage à plusieurs niveaux de lecture, le film, en plus d’être une belle fable sur le rêve et ces conséquences, est une prouesse de mise en scène assez folle qui retourne notre immaginaire de cinéphile (la scène du combat en gravité zéro avec Arthur courant sur les murs, le château enneigé et la course-poursuite en moto-neige, l’effondrement du rêve en guise d’introduction rythmé par le score “Dream is collapsing” de Hans Zimmer)
Et en 2020, Christopher Nolan livre au public son travail le plus décrié mais également son plus complexe avec l’injustement boudé Tenet.
Dans un futur proche, le protagoniste (John David Washington) allié à un agent de l’organisation Tenet (Robert Pattinson parfait comme à son habitude) doit contrer une menace pouvant mener le monde à une troisième guerre mondiale. Dans sa quête pour la vérité il devra faire face à un trafiquant d'armes faisant commerce dans les munitions inversées. Dans le long métrage, le temps et sa manipulation sont des constantes importantes, les personnages pouvant s’inverser et revivre des événements passés en marche arrière.
Christopher Nolan livre ici un travail dantesque sur ce qu’est la réalité d’un certain laps de temps, l’intervention dans le temps passé mais aussi l'incursion du futur dans notre présent ou notre passé en vue de prévenir d’attaques. Thriller d’espionnage temporel, Tenet est un pur divertissement rempli à rabord d’idées intelligentes et neuves dans le paysage cinématographique actuel.
Au travers de quelques exemples, nous ne pouvons que vous encourager à découvrir plus amplement la filmographie de Christopher Nolan grâce à l’ouvrage L'œuvre de Christopher Nolan : les théorèmes de l’illusion. Véritable magicien de la pellicule, il insuffle à ses films un véritable questionnement sur le réel et sa manipulation.
On peut rater sa vie, mais pas sa mort !
Voici le leitmotiv qui anime les différentes morts légendaires qui nous sont contées par le Coroner de la chaîne Youtube Chronik Fiction.
Dans l’émission sobrement intitulée “Le Coroner”, Mike Zonnenberg et Fabio Soares donnent vie à un personnage incroyable incarné par le non moins génial Stefan Godin au charisme sans faille et à la voix suave et grave.
Dans la peau d’un médecin légiste quelque peu inquiétant, Stefan Godin analyse les morts les plus iconique du cinéma (mais aussi du petit écran) en en dévoilant les messages et sens cachés.
Tous ont le droit à leur à une analyse poussées et didactique : le nexus Roy Batty antagoniste (?) du chef d’oeuvre Blade Runner, le colosse John Coffey du touchant La ligne verte, Marion Crane dans le mythique Psychose mais surtout celle de celui qui est, et restera le plus grand méchant de l’histoire du cinéma j’ai nommé Dark Vador dans Le retour du Jedi.
Et aujourd’hui est disponible en librairie le livre Les dossiers du Coroner : autopsie des morts cultes au cinéma. Ce magnifique ouvrage est un objet composé de manière ludique à la façon de véritables dossiers d’autopsie, de fiche de dissection ou encore de rapport de police. Chaque fiche apportant des détails précis sur la construction de la scène pivot du métrage en la mettant en relation avec le parcours du personnage tout au long du film.
Les messages sont forts et permettent une seconde lecture d’une œuvre comme le lancer de javelot condamnant Leonidas à la fin du 300 de Zack Snyder. L’image en tant que telle nous montre que le coup est raté et que Xerxès est toujours envie. Mais la mise en scène nous montre que Leonidas à bel et bien défait le roi perse en brisant son image de Dieu autoproclamé intouchable et tout puissant.
C’est ce que propose le livre du Coroner. Des relectures précises et symboliques des scènes clés de nos films préférés. Sans verser dans l’élitisme primaire de la situation du “j’ai compris et pas vous”, c’est en toute bienveillance que vous pourrez en découvrir plus ce qui est un tournant majeur dans les productions du 7eme art : la mort !
Amoureux du cinéma de genre, des blockbusters ou encore des séries ayant fait date dans l’histoire du petit écran, vous tenez entre les mains un livre fait par des passionnés tentant, et réussissant haut la main, d'insuffler une réflexion simple, mais non dénuée de subtilité, aux spectateurs.
Et qui sait peut être que leur prochain livre nous indiquera que si nous voulons faire le mal, nous nous devons de le faire bien ?
Depuis la création du cinématographe, jusqu’à sa démocratisation et son expansion dans ses jeunes années, l’image cinématographique aura réussi à nous marquer tout un chacun pour des raisons particulières qui nous sont propres.
Selon le long métrage, la photographie, la conception d’un plan, l’imaginaire développé et déployé par un film ont pour résultat de nous marquer. Aujourd’hui il n’est pas rare de deviner un film au vu d’une seule de ces images, d’un fragment de sa pellicule. Blade Runner et son œil nous scrutant dès l’ouverture sur une musique de Vangelis, 2001 : l’odyssée de l’espace et son tapis de course cosmique teinté de couleur “néonisées”, Predator et la révélation de la créature par sa vision thermique ou encore l’introduction de Apocalypse Now avec le visage en transparence du capitaine Willard sur sa chambre d’hôtel.
Iconiques et cultes, ces images sont imprimées dans notre inconscient mais aussi, plus largement, dans une mémoire collective. Cinéphiles ou non l’image a un pouvoir, celui de marquer instantanément notre rétine, notre sensibilité et notre imaginaire.
De plus le cinéma est un art de l’illusion, il est par définition un trucage, une illusion du réel, une représentation (tout comme la célèbre pipe de René Magritte qui n’en n’est pas une). Ce qui en fait également un outil de manipulation du réel grâce à des principes de base comme
la suspension consentie de l’incrédulité, la même suspension qui ne nous fait pas dire qu’une oeuvre comme Star Wars est illogique et stupide. La mise en place crédible et réfléchie d’un univers permet donc de suspendre notre incrédulité face à des situations de cinéma qui nous sembleraient totalement irréelles dans notre réalité contemporaine.
Et une fois de plus c’est par l’image que la tromperie passe, elle nous manipule à sa volonté, même si le scénario est une composante essentielle du travail de crédibilité d’un film, la pellicule nous montre ce qu’elle veut dire. Au cinéma il faut montrer ce que l’on a dire et non le dire, plutôt paradoxal.
Et donc, qu’est ce qui nous marque dans une image au cinéma ?
François Theurel nous l’explique dans Camera Obscura . Grâce à sa sensibilité de cinéphile pointu et amoureux du genre, l’ancien fossoyeur nous plonge dans les coins les plus obscurs de cet art nouveau. De plus le bon vidéaste arrive à établir des liens plutôt justes et inattendus entre magie et cinéma tout en mettant en exergue le côté volatile de l’analyse filmique notamment avec les différents symboles mis en avant par les réalisateurs, les intentions filmiques leurs étant propre ou encore la part d’étrange pouvant être présente au sein d’un film qui, comme l’indique le titre de l’ouvrage, joue avec le principe de la camera obscura pour faire illusion du réel, proche de l’oeil humain, proche de nos sensations et donc proposer de quelque chose de très humain, bien qu’artificiel.
Ce qui nous marque dans une image c’est à quel point cette dernière se rapproche de notre rapport à la réalité : terre à terre, illusoire, fantasque, fantasmagorique, onirique ou hypnotique. Une image, même si nous n’en sommes pas les instigateurs, nous appartient.