Chargement...
Chargement...

Dossiers

Basquiat x Warhol, à quatre mains !

Du 5 avril 2023 au 28 août, la Fondation Louis Vuitton présente l’exposition " Basquiat x Warhol, à quatre mains", la plus grande jamais consacrée au duo d'artistes et d'amis. Sur les trois-cents œuvres et documents présentés, on trouve environ quatre-vingts œuvres signées conjointement, ainsi qu...

Tous les ouvrages de la collection "Dits" de l'INHA

La collection Dits est une série de petits essais produits sur une invitation de l'INHA et explorant divers champs de recherche de l'histoire de l'art. La plupart ont d'abord été "dits" pour une audience, pensés comme une conférence publique, avant d'être retranscris dans ces ouvrages.

Walter Sickert (1860-1942)

Pour la première fois en France, une grande rétrospective est consacrée au peintre britannique Walter Sickert au Petit Palais de Paris du 14 octobre 2022 au 29 janvier 2023.

Pierre Soulages (1919-2022)

L'immense Pierre Soulages vient de nous quitter à l'âge de 102 ans. Dès les débuts de son oeuvre, en 1946, Pierre Soulages se voue à l'abstraction et à l'exploration de la couleur noire.

ETEL ADNAN (1925-2021)

Né au Liban, polyglotte (elle parlait couramment le turc, le grec, le français, l'arabe et l'américain) Etel Adnan est un peintre et une écrivaine dont l'oeuvre ne cesse de déployer sa lumière sur nos temps obscurs et troublés. Son oeuvre poétique, souvent tourmenté, de nature spéculative (l'un d...

Voir autrement : l’histoire de l’art selon Daniel Arasse

Connu pour ses travaux sur la Renaissance italienne et pour avoir démocratisé une discipline souvent considérée comme hermétique, Daniel Arasse aura touché un vaste public, autant par des écrits, articles, colloques, tables rondes érudits et universitaires que par des textes de « vulgarisation »...

PIERRE MOLINIER (1900-1976)

Pierre Molinier est un artiste bordelais (peintre, photographe, écrivain) inclassable, toujours aussi sulfureux même quarante ans après son suicide, le 3 mars 1976. Le recul de l'Histoire permet cependant aujourd'hui de le considérer comme un pionnier de l'art corporel et un précurseur du mouveme...

Coups de cœur

Méduse comme vous ne l'avez jamais vu !

La figure mythique de Gorgone à travers les âges et les arts

Hé bien ! Filles d’enfer, vos mains sont-elles prêtes ? Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? s’interroge Oreste dans Andromaque (1667), décrivant ainsi succinctement les Érinyes, déesses persécutrices lancées à sa poursuite. Vengeresses et hargneuses, leur apparence rappelle celle d’une autre figure emblématique : l’antique Gorgô ou Gorgone, plus couramment nommée Méduse. 

Figure antique à la chevelure de serpent, cette dernière habite l’imaginaire collectif depuis plusieurs siècles. Tantôt monstre au regard paralysant, vamp séductrice menant les humains à leur perte ou bien icône des mouvements féministes et incarnation d’une survivante, elle est l’antagoniste d’un mythe séculaire ayant connu de multiples variations, que ce soit par l’intermédiaire de récits oraux ou textuels mais aussi de représentations artistiques. Le catalogue Sous le regard de méduse, de la Grèce antique aux arts numériques, publié à l’occasion de l’exposition éponyme ayant lieu au Musée des Beaux-arts de Caen propose un inventaire exhaustif de ces évolutions. 
Richement illustré, l’ouvrage est divisé en deux parties distinctes. La première comprend une série d'essais qui replacent Méduse dans la chronologie type de l’histoire de l’art : Antiquité, Moyen-âge, époque moderne puis contemporaine, mais également dans le domaine de la caricature ou bien du cinéma. La seconde dresse un inventaire d’une soixantaine d'œuvres qui permettent de mettre en avant toute la diversité créative ayant existé, et existant toujours, autour de cette thématique. 

Un bel ouvrage rendant hommage à l’un des mythes les plus connus de notre époque ! 

L’histoire extraordinaire de la redécouverte d’un trésor spolié !

Un récit riche qui nous replonge dans la vie artistique du XXe siècle, de l’entre-deux-guerres jusqu’au IIIe Reich !

En février 2012, Cornelius Gurlitt entend frapper à la porte de son domicile. Après un contrôle de douane ayant mené à l’ouverture d’une enquête un an et demi plus tôt, la police vient d’arriver pour effectuer une perquisition dans son appartement munichois. L’intervention mène à une extraordinaire découverte : dissimulées derrière les étagères d’un réduit se trouvent plusieurs centaines de chefs-d'œuvres que l’on croyait disparus depuis au moins soixante-dix ans, soit l'époque sombre de la seconde guerre mondiale.
Dans ce livre, illustré par l’autrice Laureline Mattiussi, Dimitri Delmas remonte aux racines de cet épisode, afin d’expliquer comment cette collection a pu être constituée. Ce récit historique, très abordable pour les non initiés, raconte d’abord l’histoire de la famille de Cornelius Gurlitt et notamment celle de son père, Hildebrand Gurlitt, marchand d’art. Figure ambivalente, partisan d’Hitler, c’est lui qui acquiert plus de trois cent tableaux à vil prix dans le cadre de sa collaboration avec le régime.

La description de ces spoliations est un prétexte pour nous replonger dans le contexte artistique allemand et européen de la période. En passant par l’émergence du mouvement Dada, jusqu’à la montée d’Hitler au pouvoir et au succès des théories sur un art dit “dégénéré”, l’auteur redessine, à l’appui d'archives et de reproductions, le panel de discours qui structure une partie de l’histoire de l’art du XXe siècle. Passionnant et instructif !

Rencontrez le Basquiat de Suzanne !

Un roman à deux voix dans lequel Jennifer Clement raconte l'amour de son amie Suzanne Mallouk pour Jean-Michel Basquiat
« Qu'est-ce qui causera ta perte fillette ? », demande un jour une prostituée à Suzanne Mallouk dans le hall de l’hôtel Seville. « C'est un homme qui causera sa perte, c'est sûr », répond une autre à  sa place, signant ainsi l'ébauche d'une sinistre prédiction. De fait, la grande histoire d'amour de Suzanne fut une drôle de débâcle, une folle épopée ponctuée de moments d'euphorie et de tendresse, mais aussi de larmes et de trahisons. Jean-Michel Basquiat fit en effet d'elle sa muse, son pilier, son amante et son souffre douleur, l’entraînant dans la folie tourbillonnante du New York des années 80 et dans le périple agité de sa propre existence.

Ouvrage poétique et passionnant, La veuve Basquiat vient mettre en lumière les tenants et aboutissants d'une relation complexe, évoquant au passage d'illustres figures artistiques tels que Keith Haring, René Ricard ou Andy Warhol. L'autrice, qui fut l'amie de Suzanne dans sa jeunesse, lui donne une voix et évoque au passage toute une série d'anecdote et d'épisodes intimes : la drogue qu'elle cachait dans ses cheveux, son enfance avec un père violent, la façon dont elle lavait Basquiat dans la baignoire ou sa souffrance face à ses infidélités. Un récit particulièrement touchant qui, une fois lu, ne vous quittera jamais vraiment ! 

Découvrez un récit intimiste sur la sculptrice Germaine Richier.

Une biographie captivante sur un « Titan de la sculpture ».

« Elle a créé un monde qui n’appartient qu’à elle. Un monde en marche, qui vient de loin, et qui va on ne sait où, avec ses turpitudes. », déclare Maine Durieu au sujet de sa tante Germaine Richier (1902 - 1959). Ses propos, ainsi que ceux d’autres membres de l’entourage de l’artiste comme l’écrivaine Dominique Rollin, le peintre Ladislas Kijno ou encore la sculptrice Hélène Balmer, sont retranscrits par sa fille dans Germaine Richier l’Ouragane. Laurence Durieu signe ici une très belle publication dédiée à un membre de sa famille qu’elle n’a pas connu et dont elle cherche à retracer l’existence. Elle nous raconte ainsi cette aïeule fascinante, profondément amoureuse de la nature et de sa Provence natale, élève d'Antoine Bourdelle et figure artistique emblématique du Paris de la première moitié du XXe siècle. 

Le livre relate la vie de l’artiste, son enfance, sa décision, encore étonnante pour une femme à l’époque, de devenir sculptrice et d’étudier les beaux-arts, mais aussi sa relation fusionnelle avec son frère Jean, les rapports qu’elle entretenait avec certains élèves et confrères ou encore son combat contre la maladie qui l’emportera à 57 ans. En plus des nombreux témoignages recensés, qui constituent un chapitre entier de l’ouvrage, Laurence Durieu s’attarde aussi en détail sur l’affaire du Christ d’Assy, un scandale digne de celui du Balzac de Rodin, qui opposa l’artiste à certains membres de l’église et au pape lui-même. On se laisse entrainer avec plaisir dans le récit de vie de cette grande petite femme, richement illustré de photographies de ses oeuvres et de son atelier dont certaines, comme celles la montrant auprès de Nardone, un de ses modèles favoris, sont particulièrement touchantes. 

Un ouvrage passionnant qui nous permet de nous rapprocher au plus près d’une artiste qui était, aux dires de son assistante et amie Claude Mary,  « généreuse, fantasque et griffue ». 

Venez découvrir la collection Dits de l’INHA !

Un court essai pour décrypter le mystère d’une statue " anthropophage " !
Que dire de cet étrange marbre retrouvé dans les ruines d'une villa romaine à la fin du XVIIe siècle ? Sujet d'interrogation depuis sa découverte, il figure un jeune homme accroupi qui semble, de prime abord, mordre voracement dans le bras d'un autre dans le but de dévorer sa chair.
Le cannibale, enquête sur une sculpture antique, est la très belle contribution de Véronique Dasen à la collection Dits de l'INHA. Ce petit essai d'une soixantaine de pages analyse une sculpture en particulier, en retraçant l'évolution de son interprétation au travers des époques et au regard des apports de différents théoriciens. L'auteure raconte comment l'on passe d'une scène de cannibalisme à celle d'une partie de jeu d'osselet ayant mal tourné. C'est un drôle de jeu de piste, dont la résolution repose sur une série de minuscules petits détails, mais aussi sur un important ensemble de texte et de références iconographiques.
En s'appuyant sur ce groupe sculpté, ou du moins ce qu'il en reste, l'auteure nous instruit sur les traditions du jeu à la romaine et les représentations de la violence dans l'antiquité, ainsi que sur les codes sociaux qui régissent alors l'appréciation de ce type de statuaire.

A l'image du reste de la collection, cette publication courte et efficace plaira aux amateurs d'histoire de l'art ainsi qu'à ceux souhaitant s'intéresser à la discipline.

Les secrets révélés de la Flagellation du Christ de Caravage

À l'occasion d'une exposition au musée des beaux-arts de Rouen, retrouvez une étude historique et scientifique passionnante de la Flagellation du Christ de Caravage.

Un Christ représenté à mi corps, les poignets noués à une colonne de marbre, tandis que deux bourreaux lui infligent une flagellation, le tout éclairé par une lumière si caractéristique…
Les collections du Musée des Beaux-Arts de Rouen renferment un trésor : une Flagellation du Christ de Caravage, réalisée à Naples tandis que le peintre fuit la justice romaine après avoir commis un meurtre. Or, si la paternité de ce tableau ne pose aujourd’hui plus question, cette attribution n’a pas toujours été une évidence et a nécessité l’intervention des plus grands experts du siècle dernier. Ce livre retrace donc en premier lieu l’histoire de la toile, de ses origines jusqu'à son accrochage sur les murs du musée Rouennais. À cet état de la recherche mis à jour concernant le parcours de l'œuvre, suit une étude scientifique, puisque ces pages vous proposent de glisser sous le vernis et les pigments. Une immersion au cœur de la toile où l’on revient aux temps des premières formes, des premiers choix du peintre, grâce à la science qui nous révèle ce que l'œil ne peut percevoir. Ce rapport à la matière, cette découverte des hésitations, des transformations, de la composition des couleurs, ou encore le matériel employé nous rapprochent d’un moment révolu, celui de la conception du tableau.
Voici un ouvrage succinct mais essentiel et surtout passionnant qui nous communique tous les secrets d’un tableau plus confidentiel d’un peintre célébrissime. Un livre qui nous donne l’impression de regarder par-dessus l’épaule du maître avant de suivre la destinée parfois troublée de sa création.

Le premier livre de l'essayiste féministe Eva Kirilof

Découvrez un essai illustré brillant sur les femmes dans l’art occidental !

Faire des femmes artistes des figures familières et non des exceptions, de la présence de leurs œuvres au musée la norme et non pas un évènement, voilà certains des objectifs défendus par cette très belle parution dans la collection Les Insolentes
Cet essai riche et dense, écrit par Eva Kirilof, autrice de la newsletter La Superbe, et illustré avec brio par Mathilde Lemiesle, propose une réflexion éclairée sur la façon dont les femmes ont été, et sont toujours, ostracisées dans le monde de l’art. L’ouvrage aborde des thématiques diverses comme le rapport des femmes artistes avec l’éducation, l’importance de « la pièce à soi » telle que l’envisageait Virginia Woolf, le concept de génie masculin, la figure de la muse ou encore la notion de regard dominant. Chacune soulève toute une série de problématiques : Quelle est la nature du système qui enfante et condamne les femmes artistes ? Sur quoi fait-on reposer la distinction entre les artistes femmes et leurs homologues masculin ? Qu’est-ce qu’un art dit « féminin » ?  Quelles sont les difficultés supplémentaires pour les artistes racisées ?
Ces questionnements, dont la liste présentée ici n’est pas exhaustive, sont traités au regard des thèses, des critiques et des témoignages d’un grand nombre de théoriciennes, d’historiennes ou d’activistes. L’ensemble de la publication est également émaillé de portraits de peintresses et de sculptrices, comme Angelica Kauffmann, Tamara de Lempicka, Louise Bourgeois ou encore Mary Beale, dont on présente aussi les principaux chefs-d’œuvres et prises de positions. 

En somme, un livre accessible, engagé et nécessaire, qui permet de rendre compte de la place des femmes dans la culture occidentale et de tout ce qu’il reste à faire pour achever de la revaloriser !

Articles

Georges Dorignac

Après La Piscine (musée d'art et d'industrie André Diligent de Roubaix), la Galerie du musée des Beaux-Arts de Bordeaux accueille une belle rétrospective consacrée au peintre et dessinateur Georges Dorignac du 18 mai au 17 septembre 2017.

Beaux-arts

Chargement...