Les lecteurs  de France Inter et Riad Sattouf ont choisi pour cette année le livre d'Emmanuelle Bayamack-Tam : "Arcadie" paru aux éditions POL.
Dans cette fable qui mêle présent réaliste et utopie précaire, l'auteur parvient avec un humour acide et une perspicacité profonde à dépeindre un monde obsédé par les questions d'identité, nationale ou sexuelle.

Bravo aux jurés qui récompensent un livre que nous avons eu plaisir à aimer et défendre et qui trouvera ainsi de nouveaux lecteurs.


vous trouverez ci-dessous notre coup de coeur à propos d'"Arcadie"

"Gros coup de coeur pour ce récit qui est à la fois roman d'apprentissage, roman social et fable moderne.

A travers le regard de Farah, la jeune narratrice qui nous entraîne dans les arcanes de Liberty House, cette Arcadie contemporaine, le lecteur découvre un phalanstère blotti dans les vallées du Sud de la France, non loin de la frontière de l'Italie. Farah y arrive enfant, entraînée par des parents fantasques et inadaptés au monde moderne. L'ensemble de la communauté est constitué d'ailleurs par des personnalités uniques, fragiles ou complétement loufoques, parfois malades ou simplement trop âgées, toutes à la recherche d'un havre de paix loin de la civilisation, des nouvelles technologies et de la société consumériste. A la tête de cette communauté, Arcady, personnage charismatique et ambigu à la sexualité flamboyante (l'amour libre étant l'un des principes de base de Liberty House).

A travers l'histoire de Farah et de Liberty House, Emmanuelle Bayamack-Tam aborde les sujets les plus débattus ces dernières années en France: d'un côté l'identité en général et l'identité sexuelle en particulier, la question du genre (Farah souffre d'une maladie orpheline qui la prive d'utérus et de vagin), le consentement, le désir. De l'autre côté, elle aborde également le sujet des migrants et de l'hypocrisie ambiante lorsqu'il faut passer de discours à l'acte.

Riche, drôle, intelligent, cynique (Farah est une jeune fille brillante même si elle n'a pas l'air d'en avoir conscience), Arcadie renvoie une image peu glorieuse de notre société tout en portant entre les lignes l'idée d'un meilleur qui est tout à fait possible."