Le coup d'État au Chili en 1973 a été marqué par une intense polarisation politique dans le pays. Salvador Allende, le président socialiste élu démocratiquement en 1970, avait mis en œuvre des réformes économiques et sociales radicales, suscitant des inquiétudes parmi les élites économiques et les forces armées.
Les États-Unis, préoccupés par la montée du socialisme au Chili, avaient soutenu secrètement des groupes d'opposition. Le 11 septembre 1973, le général Augusto Pinochet dirige un coup d'État, bombardant le palais présidentiel de La Moneda, où Allende s'était retranché. Ce dernier refuse de fuir son pays et lit aux Chiliens son dernier discours. Il se donnera ensuite la mort.
Pinochet prend donc le pouvoir et instaure une dictature militaire brutale. Les droits civils et politiques sont suspendus, et des milliers de personnes seront arrêtées, torturées et tuées en raison de leur opposition au régime.
Ce régime a également mis en place un programme économique néolibéral, libéralisant l'économie, privatisant de nombreuses entreprises publiques et favorisant les investissements étrangers, ce qui a entraîné une croissance économique mais a aussi accru les inégalités sociales.
La dictature de Pinochet est tristement célèbre pour ses violations massives des droits de l'homme, avec des milliers de Chiliens détenus arbitrairement, torturés et assassinés par les forces de sécurité du régime à l'aide d'une féroce police politique, la DINA (Direction nationale d'intelligence). Dans les années les plus répressives du régime, entre 1973 et 1976, les historiens estiment que le nombre de victimes et de disparus se situe entre 3 000 et 4 000 personnes.
La pression internationale et la résistance interne ont finalement conduit à la fin de la dictature de Pinochet en 1990, lorsque des élections démocratiques ont été organisées, marquant le retour du Chili à un régime civil. Cependant Pinochet reste ensuite commandant en chef de l'armée jusqu'en 1998 où il devient sénateur à vie. Un long procès d'extradition s'engage par la suite mais n'aboutira à aucune condamnation. Il meurt le 10 décembre 2006 sans avoir été jugé.
Le coup d'État de Pinochet en 1973 a laissé une empreinte durable dans la mémoire chilienne, en raison des violations des droits de l'homme et des conséquences politiques et économiques de la dictature.