Ces quelque 450 pages furent bientôt augmentées de nombreux autres textes. Comme on le sait, le destin littéraire de Kafka fut en grande partie posthume, et le volume des écrits divulgués après sa disparition excéda vite celui des œuvres parues de son vivant. Sans parler de leur diffusion : près d’un siècle après sa mort, Kafka est l’un des écrivains les plus lus au monde, et l’auteur d’une œuvre sans laquelle il est impossible de penser la modernité.
la modernité.
L’Album conçu par Stéphane Pesnel est en quelque sorte double. Il évoque la courte vie de Franz Kafka, sa ville, sa famille, son charme, son humour, ses célèbres fiancées, son métier, son rapport à l’écriture, sa maladie. À petites touches, il fait revivre l’homme que décrivit Milena Jesenská dans le plus émouvant des portraits, publié dans un journal pragois trois jours après la mort de Franz : timide et doux, craintif et bon, connaissant le monde « d’une façon inhabituelle et profonde » et qui était (ou parce qu’il était) lui-même « un monde inhabituel et profond ».
Parallèlement, l’Album donne à saisir la métamorphose d’un homme en légende, à déchiffrer un visage devenu icône, à percevoir la fécondité d’une œuvre qui, révélée par étapes, n’a cessé de nourrir l’imagination des créateurs, toutes disciplines confondues.