Critique d'art, historien, co-directeur de la Serpentine Gallery à Londres, commissaire d'exposition parmi les plus influents de la scène de l'art international, Hans Ulrich Obrist développe depuis les années 1990 toute une réflexion sur l'importance des formes dialogiques dans l'écriture de l'histoire de l'art.
A la suite des artistes, écrivains, dramaturges, architectes, musiciens, philosophes, photographes, scientifiques ou cinéastes, c'est désormais à son tour de se placer là où l'interviewé partage dans l'instantanéité, la spontaneité et la sincérité de ses réponses une partie de sa vie, de son intimité, de ses croyances et opinions et esquisse par ses confessions une modeste explication de son œuvre.
Dans cette conversation, et au fil de cinq entretiens sous l'égide de la philosophe Eugénie Paultre, Hans Ulrich Obrist raconte « la relation de l'enfant, de l'adolescent, du voyageur qu'il n'a cessé d'être, avec l'art et le monde ». Il se livre sur ses premières années d'apprentissage, ses premiers émotions littéraires et artistiques, ses impressions sur l'art actuel, et nous conte d'anecdotes en anecdotes l'histoire singulière d'un jeune homme épris d'art, suivant les traces d'un Aby Warburg fantasmé, collectionnant des images de toutes sortes et frappant aux portes de quelques ateliers d'artistes pour récolter des bribes d'existences, d'expériences et de créations...
« Et je me souviens très précisement que cette après-midi-là, dans leur atelier (chez Fischli et Weiss), j'ai pris la décision consciente que c'était ce que je voulais faire de ma vie : travailler avec les artistes - et que pour cela il me fallait trouver un moyen de leur servir à quelque chose. »