Son influence fut capitale pour des auteurs comme Camus, Beckett, Borges ... Aujourd'hui encore de nombreux romanciers travaillent la figure du grand écrivain tchèque de langue allemande pour mieux la comprendre, se l'approprier, pourquoi pas la détourner. Ainsi, Nicole Krauss, dans son remarquable Forêt Obscure, imagine un Kafka n'ayant pas succombé à la tuberculose et vivant à Tel-Aviv. Ian McEwan quant à lui détourne La métamorphose et propose le récit d'un cafard se réveillant dans le corps du premier ministre britannique.
Cent ans après sa mort, Franz Kafka n’a jamais été aussi vivant. Il est aujourd’hui retraduit, republié, illustré… A son œuvre de fiction (ses trois romans – Amerika, Le Procès, Le Château – et ses nombreuses nouvelles) s’ajoutent désormais ses Journaux intimes et sa correspondance. Il inspire les romanciers et les artistes. Son univers imprègne même notre imaginaire collectif. Ne sommes-nous pas, trop souvent, confrontés à des situations kafkaïennes ? Mais qu’est-ce qui est véritablement « kafkaïen » chez Kafka ? Comment expliquer cet extraordinaire sentiment de familiarité que l’on ressent à la lecture de son œuvre ? Ce sentiment de malaise, d’inquiétante étrangeté, qui nous angoisse et nous fascine à la fois. Comme si, à l’instar d’Orwell, Proust et quelques autres, l’auteur avait anticipé les excès et les fragilités de notre monde actuel.