Loin du vacarme médiatique, dans sa ville natale de Creusot, qu’il n’a jamais quittée, il a écrit une oeuvre simple et spirituelle, qui va droit au coeur de celui qui la lit, pour laquelle il reçoit en 2016 le Prix de l’Académie française.
Dans un de ses derniers entretiens, il évoquait la mort en parlant des vivants et du vivant : “Quand mes yeux se fermeront, ils le feront sur une immense bibliothèque constituée par des visages qui m'auront ému, troublé, éclairé. Un visage est éclairant quand un être est bienveillant et qu'il est tourné vers autre chose que lui-même. Le soin qu'il prend de l'autre, l'illumine, le rend vivant. Il capte une lumière et la renvoie. C'est quelque chose de rare. La richesse de cette vie est faite surtout de visages et de quelques paroles. Dans ce monde, on parle trop pour ne rien dire. Écrire permet d'aérer le langage, de faire venir de la lumière, quelque chose de neuf et de silencieux entre les mots, sous les phrases.”
En octobre dernier est paru son nouveau livre : "Le Muguet rouge". Au fil des pages on y croise des bribes de vie et d’émerveillement dont Bobin a le secret, un jeune homme qui a inventé un muguet rouge, la figure de Kafka, un chat sauvage, Nerval, des abeilles d’Ethiopie, des empreintes de pattes d’oiseaux à l’origine de la calligraphie japonaise, la quatrième suite pour violoncelle de Bach, Pascal, Novalis, une fleur de sureau…
La voix du poète se tient là, bien vivante, à l’abri du livre.