Publié le 16/10/2022
Dès la parution du Méridien de Greenwich chez Minuit en 1979, Jean Echenoz n'a cessé de faire bouger les lignes de la littérature contemporaine. Son œuvre a évolué constamment au fil de ses interrogations, entre romanesque, voyage, approches biographiques et artistiques. L'écrivain se fait discret : le Cahier de l'Herne consacré à son œuvre est un superbe ouvrage qui nous ouvre les portes de son travail .
L'oeuvre de Jean Echenoz frappe par sa singularité dès le parution du Méridien de Greenwich en 1979. Réunissant la puissance romanesque et l'intense travail de déconstruction du langage, les louanges du public et de la critique pleuvent et chaque roman d'Echenoz est désormais attendu avec délectation. Chaque texte est un monde en soi chez Echenoz et en même temps, un reflet ou une réponse à celui qui le précède. Sans jamais appartenir à aucun genre, les livres de Jean Echenoz sont pleins de plis et de replis, de leurres et de brumes, révélant la curiosité de son auteur et attisant celle de son lecteur. Inspiré par les grands du XX° siècle (Manchette, Perec, entre autres), Jean Echenoz est lui même devenu source d'inspiration pour toute une lignée d'écrivains (Christophe Gailly, Julia Deck, et bien d'autres).
Il était temps donc de célébrer son oeuvre, et Johan Faerber s'en acquitte avec brio dans le Cahier de l'Herne qu'il a dirigé. Les contributions des spécialistes y alternent avec les carnets personnels de l''auteur, qui viennent éclairer le travail de son écriture d'un jour nouveau. Connu pour sa grande discrétion, c'est un privilège d'avoir accès au cœur de l'homme et de l'écrivain dans ce très bel ouvrage.