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John le Carré (1931-2020)

Une actualité de rayon polar
Publié le 15/12/2020
Le roman d’espionnage contemporain a perdu son maître incontesté...
John le Carré a sans doute donné ses lettres de noblesse à ce genre auparavant déprécié, notamment grâce au succès mondial de son troisième roman, "L’espion qui venait du froid" (1963). Cinquante ans après ses fictions sur la guerre froide mettant en scène son célèbre espion du MI6 George Smiley contre le KGB ("L’appel du mort", "Chandelles noires", "La taupe", "Comme un collégien", "Les gens de Smiley", "Un pur espion"), il est demeuré un observateur critique de notre époque, dénonçant le crime mondialisé ("Le Directeur de nuit", "Le tailleur de Panama", "La constance du jardinier", "Le Chant de la mission") avant de prendre position contre le Brexit et les dirigeants américains et russes actuels dans son ultime opus "Retour de service", aussi poignant que son précédent "L’héritage des espions" qui reprenait nombre de ses héros fétiches.
S’il a toujours aimé brouiller les pistes, en refusant pendant longtemps d’admettre qu’il avait été lui-même un officier des services secrets britanniques, ce n’est qu’en 2016 qu’il revient sur son passé non sans émotion, lucidité et humour dans ses formidables mémoires "Le tunnel aux pigeons".
Le cinéma lui a offert rapidement et tout au long de sa carrière des adaptations de ses best-sellers, notammment “La constance du jardinier” qui est également une bouleversante histoire d’amour, ou les remarquables “La taupe” et “Un homme très recherché” pour les films plus récents.
Terminons par cette citation de John le Carré inaugurant le beau Cahier de L’Herne qui lui est consacré en 2018, et qui reflète parfaitement son oeuvre riche de vingt-cinq romans :
“Nous trahissons afin d’être loyaux. La trahison, c’est comme l’imagination quand la réalité n’est pas assez belle.”

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