Il propose une alternative au modèle de développement basé sur la consommation accumulée de ressources matérielles et d'énergie.
La décroissance soutient que la croissance économique illimitée conduit à des conséquences néfastes sur l'environnement, la société et le bien-être humain. Elle promet une réduction programmée de la production et de la consommation, en mettant l'accent sur la préservation des ressources naturelles, la réduction des déchets, la diminution des inégalités sociales et la recherche d'une qualité de vie durable.
Elle encourage une restructuration profonde de l'économie, visant à réorienter les activités vers des secteurs plus durables et à promouvoir des modes de production et de consommation respectueux de l'environnement. Elle remet également en question le rôle central accordé à la croissance économique dans les politiques publiques et propose des alternatives telles que la réduction du temps de travail, la redistribution des richesses, la valorisation des savoirs-faire locaux et des échanges de proximité. Elle suggère une transition vers une société où l'accent est mis sur la satisfaction des besoins réels, l'équité sociale, la préservation de l'environnement et le développement humain, plutôt que sur la recherche perpétuelle de la croissance matérielle.
Voici quelques exemples d'avancées notables de la décroissance à travers le monde:
- Plusieurs pays ont expérimenté avec succès la réduction de la semaine de travail, ce qui permet aux travailleurs de consacrer plus de temps à des activités personnelles, familiales et communautaires. Par exemple, en Nouvelle-Zélande, la société Perpetual Guardian a mis en place une semaine de travail de quatre jours, ce qui a conduit à une amélioration de la productivité et de la satisfaction des employés. L'Espagne tente elle aussi une expérimentation.
- L'économie sociale et solidaire, qui met l'accent sur des valeurs de solidarité, d'équité et de durabilité, a connu une croissance significative dans de nombreux pays. Des initiatives telles que les coopératives de travailleurs, les banques éthiques et les entreprises sociales contribuent à promouvoir des modèles économiques alternatifs basés sur la collaboration, la participation citoyenne et la satisfaction des besoins essentiels plutôt que sur la recherche du profit maximal.
- Plusieurs pays ont réalisé des progrès significatifs dans la transition vers les énergies renouvelables. Par exemple, l'Allemagne a mis en place des politiques et des incitations pour favoriser l'utilisation de l'énergie solaire et éolienne, ce qui a entraîné une augmentation de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique du pays.
- Le mouvement des villes en transition, qui vise à créer des communautés résilientes et durables à l'échelle locale, a gagné en popularité dans de nombreux pays. Ces initiatives encouragent la production locale de nourriture, la réduction des déchets, la promotion des énergies renouvelables et la relocalisation des activités économique
- L'économie collaborative et le partage des ressources ont connu une croissance significative. Des plateformes de covoiturage, d'échange de logements, de partage de biens et de services se sont développées, permettant une utilisation plus efficace des ressources et réduisant l'empreinte écologique.
- Certains pays ont mis en place des politiques visant à soutenir l'agriculture biologique et durable. Par exemple, le gouvernement japonais a mis en place des incitations financières pour encourager les agriculteurs à adopter des pratiques agricoles respectueuses de l'environnement et à promouvoir la consommation de produits biologiques
- La sensibilisation croissante aux problèmes liés à la pollution plastique a conduit à des mesures visant à réduire la consommation de plastique à usage unique. De nombreux pays ont interdit les sacs en plastique, restreint l'utilisation de pailles en plastique et encouragé l'utilisation de matériaux alternatifs plus durables.
Ces exemples illustrent quelques avancées notables. Il est important de noter que la décroissance n'est pas simplement une réduction de la consommation, mais une transformation globale de nos modes de vie et de nos systèmes économiques pour parvenir à une société plus soutenable et équitable.
Voici une liste de théoriciens de la décroissance, accompagnée d'une présentation de leurs idées principales :
- Serge Latouche est considéré comme l'un des principaux penseurs de la décroissance. Il critique le modèle de développement économique basé sur la croissance infinie et propose une vision alternative axée sur la relocalisation de l'économie, la simplicité volontaire, la convivialité et la préservation de la biodiversité.
- André Gorz était un philosophe et écrivain français qui a contribué à la réflexion sur la décroissance. Il a souligné l'importance de la réduction du temps de travail, la nécessité de réorganiser le travail et de repenser le lien entre travail et revenu, tout en mettant l'accent sur la valeur du temps libre.
- Philosophe et économiste français d'origine grecque, Cornelius Castoriadis a abordé la décroissance sous l'angle de la démocratie radicale et de l'autonomie individuelle. Il a critiqué la logique de la croissance économique illimitée et a plaidé en faveur d'une société auto-instituée, où les individus participent activement à la prise de décision.
- Ivan Illich était un philosophe et théoricien de la société autrichien. Il a remis en question la croyance selon laquelle la croissance économique est un indicateur de progrès, et a souligné les effets négatifs de l'institutionnalisation excessive, en proposant des alternatives basées sur le partage des connaissances et la convivialité.
- Économiste britannique, Tim Jackson a écrit un ouvrage influent intitulé "Prospérité sans croissance", dans lequel il soutient que la croissance économique illimitée est incompatible avec la durabilité environnementale. Il propose des solutions pour créer une économie prospère tout en réduisant la consommation matérielle.
- Juliet Schor, économiste et sociologue américaine, a étudié les effets de la société de consommation sur la qualité de vie. Elle propose des stratégies pour réduire l'empreinte écologique et promouvoir des modes de vie plus durables, tels que le travail réduit, la consommation collaborative et le renforcement des communautés locales.
- François Schneider est un chercheur français qui a développé le concept d'écologie industrielle, qui vise à optimiser les flux de matières et d'énergie entre les industries, afin de réduire les déchets et de favoriser une économie circulaire.
- Joan Martinez-Alier, économiste écologiste espagnol, s'est intéressé à l'économie écologique et à l'écologie politique. Il a souligné l'importance de prendre en compte les limites écologiques dans les modèles économiques et de reconnaître les inégalités environnementales.
Cela implique d'éduquer le public sur les conséquences néfastes de la croissance infinie, de remettre en question le consumérisme et d'encourager une nouvelle vision axée sur la sobriété, la solidarité et la durabilité.
La décroissance engage des réformes économiques majeures, notamment en remettant en question le PIB comme indicateur principal de la performance économique, avec la mise en place de politiques fiscales favorisant la réduction des inégalités, la redistribution des richesses et la promotion d'activités économiques locales et durables.
Impliquant une réduction significative de la consommation d'énergie et une transition vers des sources renouvelables, elle nécessite d'investir massivement dans les énergies propres, encourage l'efficacité énergétique, repense les systèmes de transport et promeut une agriculture écologique et locale.
La décroissance remet en question le modèle de travail dominant et encourage la réduction du temps de travail. Cela nécessite une réorganisation des horaires, une redéfinition de la valeur du travail et des politiques visant à garantir un équilibre entre vie professionnelle et personnelle.
La mise en place de la décroissance nécessite une gouvernance démocratique qui intègre la participation citoyenne à la prise de décision. Il est essentiel de créer des espaces de dialogue et de collaboration entre les différentes parties prenantes, y compris les citoyens, les organisations de la société civile et les acteurs politiques.
Promouvoir des modes de consommation durables et responsables est un aspect clé de la décroissance. Cela peut impliquer des campagnes d'information, des incitations économiques pour encourager les choix écologiques, la promotion de l'économie circulaire et le soutien aux initiatives locales et solidaires.