Ce qui est certain en revanche, c'est que Zarathoustra a bel et bien existé (il a laissé des écrits qui le prouvent) et a été un grand réformateur au sein de la principale religion en place, le mazdéisme. Comme beaucoup d'autres religions, le zoroastrisme est donc le fruit d'une revitalisation d'un ancien rite. C'est sous la "dictée" du dieu suprême, Ahura Mazda, que Zarathoustra a composé ses chants, dix sept Gathas qui par la suite ont été regroupés et insérés dans les Avestas, recueil de textes sacrés mazdéens. C'est ainsi qu'est née la nouvelle grande religion préislamique de l'Iran, le zoroastrisme, qui conserve toutefois les éléments essentiels de l'ancienne croyance : la dualité Bien/Mal (chère aux futurs manichéens), la primauté du feu comme élément sacré, et bien sûr, l'adoration du dieu suprême Ahura Mazda. Une nouveauté cependant, et pas des moindres : le monothéisme (il n'existe qu'un dieu) remplace l'ancienne "monolâtrie" ( préférer un dieu parmi d'autres divinités). Ahura Mazda devient ainsi le seul dieu de référence, que l'on célèbre selon une liturgie élaborée et consignée elle aussi dans les Gathas.
Zarathoustra a ainsi initié une nouvelle religion, novatrice et visionnaire, dont la philosophie pourrait se résumer en trois mots : Humata, Hukhta, Huvarshta ( "Bonnes pensées, bonnes paroles, bonnes actions"). Une sagesse simple et humaniste, tournée vers l'universel. Pas étonnant dès lors que les enseignements du sybillin prophète iranien, partagés et célébrés encore aujourd'hui par presque 200 000 fidèles, n'aient cessé de se frayer une voie royale à travers les époques et les écoles philosophiques, d'Aristote à Nietzsche, en passant par les mages et les alchimistes de la Renaissance.